lundi 15 octobre 2012

Giédré... ou Comment chanter les putes, les handicapés et les vies pourries.


En triant mes dossiers sur mon pc, je suis retombée sur cette critique que j'ai rédigé l'an dernier. Et puis je me suis dit qu'en attendant le Potterarticle, faire renaître la catégorie "My Boom" serait une bonne idée. Je vous laisse découvrir cette Artiste !


           Blonde aux yeux bleus, guitare sèche à la main, robe en vichy rose et bottines pailletées : on se demande si GiédRé* n’est pas une enfant de huit ans coincée dans le corps d’une jeune femme. C’est lorsqu’elle fredonne On fait tous caca, l’Ode à la contraception ou encore le Pervers solitaire que l’on comprend son univers : cru, vrai, simple et candide.

Des chansons à textes comme on n’en fait plus

Si Georges Brassens avait eu une fille, il l’aurait appelé GiédRé*. Sur des arpèges de guitare sèche mélodieux, cette artiste aux multiples facettes chante nos questions existentielles, nos idées inavouables, nos réflexions d’humour noir que l’on ne se permet qu’entre amis proches (et encore !). Pour les femmes, elle est l’exemple de l’impudique décomplexée que l’on envie, pour les hommes elle est la réponse au mystère féminin. Alors les femmes pensent comme ça ? Pas toutes, on vous rassure messieurs. Mais il y a surement un peu de GiédRé* en chacune de nous.
Elle met simplement en musique ce que l’on pense tout bas, sans complexes ni tabou mais avec une immense dose de second degré et d’absurde. Attention, l’humour apparent de ses textes ne dissimule pas pour autant la tristesse de ce qu’elle chante. Les enfants disparus, une lettre ouverte à sa mère qui l’a abandonnée, tout chez cette chanteuse prête à rire et à pleurer. Elle le dit elle-même : « Je ne suis pas méchante, C’est le monde qui est pourri, Si la vie était moins violente, Je le serai aussi »

Un univers scénique complet et complexe

Lorsque l’on va voir Giédré* en concert, on peut s’attendre à y voir un OMNI (Objet Musical Non Identifié). Si ces textes sont donc le puissant moteur de son art, sa scénographie n’est pas en reste. Un véritable fatras semble envahir la scène, et pourtant c’est comme si chaque objet avait sa place. Au fur et à mesure que les chansons s’enchainent, on peut facilement associer tel objet à telle chanson.


Elle habille sa scène comme si elle ouvrait une boîte à souvenirs recelant de reliques, comme une grand-mère qui tourne les pages d’un album photos et qui les commente une par une, une anecdote pour chacune. Ici, c’est le même principe : sauf que GiédRé* nous raconte ses MST et ses amours en prison.
Un carré d’herbe pour la nature vraie de ses textes ? Une poupée gonflable pour la vie de débauche qu’elle dit avoir eu ? Un excrément pour sa « vie de merde » ? Un pot de bébé, un canard jaune à roulette, un ours en peluche… Et une bouteille en plastique de produit vaisselle, qu’elle boit au goulot lors de ses concerts pour se désaltérer entre deux chansons. A quoi tout cela renvoit-il ? A chacun de se faire son avis en savourant ses chansons, en dégustant ses subtilités d’écritures et ses grandes capacités de compositrice.

Dans un concert de GiédRé*, tous les sens sont en éveil : on voit la beauté de cette jeune femme, on écoute ses chansons, on sent jusqu’en nous sa générosité, on goute à une ambiance qu’on a rarement connu dans une salle de concert, pour toucher du doigt la féérie.


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